La Plume 2012-2014

Prier et jeûner, c’est bon pour la santé

Tribune parue dans La Plume de l’Est de juillet-août 2013, Prier et jeûner c’est bon pour la santé

Notre cerveau serait-il programmé pour croire en Dieu ? Vaste question, qu’on serait d’emblée plutôt tenté d’aborder au plan philosophique. Et pourtant, c’est la conclusion à laquelle affirme être parvenu le Pr. Andrew Newberg, neurologue et directeur de recherche à l’hôpital universitaire Thomas Jefferson, en Pennsylvanie aux Etats-Unis, après avoir étudié pendant plus de vingt ans les effets de la prière et de la méditation sur le cerveau humain. L’idée est intéressante, mais à prendre avec précaution. En effet, à force de trop renvoyer les comportements humains à des origines biologiques, que ce soit pour la croyance ou pour les différences entre hommes et femmes par exemple, on risque parfois de passer à côté d’une chose essentielle : la nécessité d’une éducation profonde de l’être humain pour qu’il puisse vivre en harmonie avec ses semblables, au sein d’un monde apaisé.

Une étude étonnante sur la prière

L’ouvrage du Pr Newberg, co-rédigé avec Eugène d’Aquili, Vincent Rause et intitulé Pourquoi Dieu ne disparaitra pas*, est devenu un véritable best-seller. Des chrétiens aux bouddhistes, en passant par les musulmans, tous les croyants, dès lors qu’ils sont en prière ou en méditation, connaissent en effet un changement très particulier de l’activité du cerveau. Certaines zones précises sont ainsi stimulées naturellement par une molécule, la sérotonine, présente dans le corps humain. Cette molécule, entre autres fonctions, a pour rôle de transmettre les informations entre les neurones. De même, durant les périodes de méditation et de prière une zone du cortex, le cortex pariétal supérieur, voit son fonctionnement ralenti ; le résultat en est alors une élévation de la concentration s’accompagnant de la modification de la perception de l’environnement. En résumé, l’extase, expliquée d’un point de vue biologique et neurologique. De quoi se passer des drogues et autres substances hallucinogènes…

Des origines biologiques à la croyance et à l’athéisme ?

Alors, la foi aurait-elle une origine purement biologique et matérielle ? Pour la personne athée, cette approche neurologique de la foi conforte l’idée que la croyance est quelque chose de purement chimique, une sorte d’état d’hallucination. De son côté, le Pr Newberg affirme que la démarche spirituelle est inscrite au cœur même de l’être humain. En tous cas, selon lui, notre cerveau est bel et bien programmé pour expérimenter l’extase spirituelle. On pourrait débattre longtemps sur cette divergence de point de vue, mais nous pouvons également rester dans la simplicité en affirmant que cet état extatique est bien connu chez les spiritualistes des différentes traditions religieuses ; il s’agit d’une sorte d’état où le croyant ressent très fortement la présence du divin. Chercher à savoir si la présence ou non d’une molécule spécifique serait l’origine ou la conséquence du travail d’ascèse spirituelle, c’est un peu comme chercher à savoir si l’œuf vient de la poule ou si, à l’inverse, c’est la poule qui vient de l’œuf. Mais ça ne dispensera jamais du travail lui-même et de l’effort sur soi !

Au delà des croyances, un chemin collectif à préserver

Au delà de ce types d’expériences scientifiques, au demeurant très intéressantes mais au sujet desquelles le grand public n’a quasiment jamais accès aux protocoles de mise en œuvre, on constate que le cerveau comme le corps humain sont dotés de capacités extraordinaires. Ce que nous apprend ce type d’étude, c’est que nous avons toujours la capacité d’évoluer et de dépasser un approche purement matérielle de l’existence pour nous élever vers les hautes sphères spirituelles. C’est aussi de ce cela que participe la pratique de l’abstinence durant le jeûne du mois de ramadan. Le jeûneur connaît ainsi une modification de son rythme de vie, une transformation de son activité biologique, afin d’orienter vers sens et sa concentration sur le divin de manière plus intense, durant un mois. La prière et le jeûne, une thérapie certainement profitable au corps et à l’esprit.

*Andrew Newberg, Eugène d’Aquili, Vincent Rause, Pourquoi Dieu ne disparaîtra pas, éditions Sully, 2003

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